Installation expérimentale – Work in progress

Les Modillons s’engagent à accompagner et promouvoir les artistes à différents moments de leur création.

Dans ce cadre, nous avons proposé à trois artistes :

– la mise en situation d’une installation expérimentale d’œuvres en cours de création afin de leur permettre de tester leur dispositif au sein d’un espace de promotion et de diffusion artistique autre que leur atelier ;

– l’installation d’œuvres déjà présentées en galeries afin de les éprouver dans un autre contexte.

Les artistes, Véra Rybaltchenko, Jean-Michel Picard et KEGREA se partagent ainsi l’espace.

Cette installation expérimentale est ouverte uniquement aux professionnels de la culture. Du 8 avril au 10 mai 2019, des rencontres sont organisées avec des galeries, collectionneurs, institutionnels et plus particulièrement aux acteurs culturels de la Nouvelle Aquitaine.

 Véra Rybaltchenko  https://www.vera-rybaltchenko.com/

Née en 1969, Véra vit et travaille à Angoulême. Elle a été l’assistante d’un sculpteur sur bois pendant un an et a réalisé différents travaux de commandes à Paris (trophée du festival film Jules Verne Aventures, hôpital Robert Debré, mairie de Clichy et le parc Salengro.) Elle participe à de nombreuses expositions collectives. Sa première exposition personnelle a lieu à la galerie Kôra à Paris en 1997. En 2004, elle ouvre sa pratique à la peinture puis à l’installation textile et crée des installations. L’espace culturel Les Modillons lui consacre une exposition personnelle en 2014.

Extrait du texte de Caroline-Jane Williams : « L’installation de Véra questionne le lieu laboratoire et d’expérimentation artistique Les Modillons par la mise en espace de dessins et sculptures. Les éléments exposés sont disposés en fonction du rapport entre espace et format qui détermine leur agencement. La dimension des œuvres est réfléchie et conçue en amont. L’artiste a développé un processus précis de mesure de ses travaux afin qu’ils s’intègrent à l’ordre strictement établi de son atelier, car la taille de l’espace de travail de l’artiste constitue sa contrainte primordiale. Poids, cadrans, galets et autres instruments de mesure, parfois posés sur des tablettes de verre, (salle Agnès Varda et salon Sophie Calle) semblent nous indiquer que l’œuvre possède son rythme propre et nous plongent dans une a-temporalité. Dans le même temps, ils nous ramènent à cette question hautement contemporaine du nombre qui traverse le monde : statistique, chiffrage, évaluation, notation. La juste mesure des choses serait-elle devenue une obsession ? »  Texte Caroline-Jane Williams

Jean-Michel Picard www.jean-michelpicard.blogspot.fr

Né en 1961, Jean-Michel vit et travaille en Charente. Décorateur dans le cinéma d’animation sur des séries télévisées et des longs-métrages, il travaille en parallèle sur ses recherches personnelles, guidées par l’intuition et les matières. Ses inspirations sont diverses : des fragments de mémoires assemblés, l’oubli, le secret, les disparitions. Un regard poétique porté sur les choses.

Extrait du texte de Florence Toussant : « Jean-Michel est un homme engagé. Il pose son regard. Il pioche dans le monde qui l’entoure des images, des mots, des sons, des sensations, il discerne ce qu’il y a de plus fugace, ce qui échappe aux autres, ce qui résiste à une vision superficielle ou trop rapide, ou trop quotidienne. L’intangible, il le voit, le perçoit, le cerne et se l’approprie : le bruissement du vent, une ombre, un rayon de soleil qui se reflète… Il ramasse des objets, collecte, entasse, associe. Un coquillage devient matière, une graine, un cartilage… Il porte son regard très loin mais aussi tout près, à travers sa fenêtre, dans son jardin, sous ses pas, il n’attend rien sauf de se laisser surprendre. Il prend le temps, flâne, glane et se laisse nourrir. Lorsqu’il capte quelque chose, il ne réfléchit pas et se laisse guider par l’évidence ou l’instinct. Il donne au hasard le pouvoir de le faire dévier ». Texte Florence Toussant

KEGREA https://www.kegrea.com/

Né en 1988, Kegrea vit et travaille à Angoulême. Archéologue de la mémoire, Kegrea collecte les traces de vies d’hommes et de femmes disparues, en parcourant des espaces abandonnés : photo-souvenirs jaunies de repas familiaux, objets du quotidien figés dans un temps passé, lieux souvent encore meublés dont la vie s’est retiré brutalement, après un drame que l’on perçoit. Au travers de peintures, photographies, installations, Kegrea insuffle à nouveau un peu de vie dans cette humanité entre parenthèses tombée dans l’oubli et rend ainsi hommage à ces existences interrompues.

Depuis plus d’une dizaine d’années KEGREA arpente à l’abri des regards les lieux oubliés en quête de découvertes, des usines désaffectées aux maisons abandonnées en passant par des hôpitaux ou encore des écoles. Ces capsules temporelles lui procurent toujours la même adrénaline et l’envie d’immortaliser à travers la photo et la peinture ces lieux chargés d’histoires. Sont exposées une dizaine d’œuvres issues de cette série. Une édition en auto-édition a été réalisée et présentée dans son installation « FORGOTTEN PEOPLE ».